Laisse tomber les douleurs de l’enfance
Laisse tomber la peur de l’adultie
Laisse tomber la neige en janvier
Laisse tomber la vieillesse paisible
Laisse tomber le tablier déchiré
Laisse tomber les armes viscérales
Laisse tomber les larmes sur le béton
Laisse tombe, désarme le charme des larmes
Laisse tomber le repos du guerrier
Laisse tomber les genoux écorchés sur les ronces et les sentiers
Laisse tomber la sinuosité dans l’ombre des regards
Laisse tomber de tes mains les certitudes des lendemains
Laisse tomber le bord de mer qui était chouette
Laisse tomber la peur des mouettes, c’est pas drôle
Laisse tomber les résolutions parce que voilà, hein, bon
Laisse tomber la lutte contre la plume enclume de minuit
Laisse tomber le sucre suranné des moments oubliés
Laisse tomber les retrouvailles avec les papillons éclatés
Laisse tomber la douleur au ventre qu’elle t’a laissé
Laisse tomber, ça n’en vaut pas la peine.
Ou alors…
Laisse tomber, arrête de croire à cette certitude illusoire qu’elle n’est pas un train rouleau compresseur passé sur les idéaux de ton coeur.
03/01/2022, 4 ans après la guerre